Jamais, en cette période de pandémie du Covid 19, le secret du Renard confié au Petit Prince de St Exupéry ne m’est apparu aussi limpide et porteur de sens :
« On ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux »
Il nous invite à l’inversion du regard, des priorités, des valeurs !
L’essentiel est d’abord l’irruption soudaine et effectivement invisible de ce virus. Il se joue des frontières et peut atteindre chaque humain sur la planète. Un invisible chamboule-tout de nos certitudes, de nos savantes organisations et de nos frénétiques activités.
Dans l’attente de traitements éprouvés et d’un vaccin hypothétique, le confinement dans nos demeures, nos maisons de retraite et nos maisons d’enfants constitue la seule parade. L’invisible virus bouscule alors le socle et les évidences de nos relations, de notre vivre-ensemble. Insidieusement, les gestes bien nommés « barrières » introduisent de la distance, de la méfiance, de la frustration en lieu et place de la chaleureuse proximité, de la confiance et du besoin de l’Autre, cet autre nous-mêmes. Le masque en constitue le symbole le plus ostensible.
Nous vivons dès lors une épreuve personnelle et collective, surtout lorsqu’elle touche fortement et durablement nos aînés, leurs familles et les personnels qui les entourent.
Cependant, après un moment de sidération, nous réagissons, nous faisons face. Crise et confinement ne signifient pas passivité et repli. Bien au contraire !
Face à l’invisible virus, il nous faut rendre visible le formidable élan d’entraide et de solidarité qui se manifeste chaque jour dans la société et dans notre association.
Rendre visible le vécu de cette épreuve et l’extra-ordinaire capacité d’adaptation et de créativité de tous, telle est l’ambition de cette lettre associative particulière :
- Rendre visible par la parole, le dessin, la photo l’expression des personnes accueillies de nos maisons, parfois oubliées et invisibles dans notre monde de la performance et de l’apparence. Rendre visible, face à la fin de vie et aux décès des résidents, le désarroi des soignants et la douleur indicible des proches, privés parfois des derniers gestes d’amour et des rituels de l’accompagnement du défunt.
- Rendre visible les bénévoles et les professionnels du soin et du travail social de première ligne. Ordinairement piliers invisibles, ils sont aujourd’hui les premiers de cordée et, pour certains, atteints par le virus dans l’exercice de leur mission. « Il faut parfois des circonstances exceptionnelles pour se rappeler que les personnes qui comptent le plus sont parfois les moins visibles ». C’est par ces mots qu’un journal régional leur rend hommage et, comme nous tous, leur dit MERCI. Nous leur donnons la parole pour exprimer comment ils vivent au quotidien leur éthique professionnelle et la polyvalence de leurs activités
- Rendre visible à travers des témoignages et des réflexions la joie et l’Espérance de ceux qui croient en ces temps de Pâques à la force de l’Invisible.
- Rendre visible les solidarités et les initiatives foisonnantes entre les personnes âgées et jeunes de nos structures, entre les associations des Hauts de France et de l’Arrageois, entre l’Arrageois et le Val de Marne. Des fils invisibles confectionnent simultanément des masques, du tissu social et des liens de fraternité !
Pour sortir du confinement, chacun pourra subir divers tests. Mais le plus grand des tests, le révélateur de l’essentiel, sera celui qu’ensemble nous passons : celui du « test d’humanité et de solidarité » selon les mots du Président allemand F.W. Steinmeier.
Prenons soin de nous, de nos proches et des autres. C’est ainsi que, malgré la distanciation, nous continuerons de former une invisible chaîne solidaire pour affronter l’épreuve et préparer les jours meilleurs.
Denis Delerue
Notre Président Paul Dacquin a demandé aux membres du Conseil d’Administration de rédiger tour à tour cet édito et d’y représenter l’Association. Il m’a demandé d’être le premier. Merci, président !
Je n’avais pas le choix, il a donc fallu m’adapter !
Notre vie est changements et adaptation. Notre vie associative n’est que mouvement et demande l’adaptation de chacun, dans une société et un monde qui nous bousculent.
Nous devons nous adapter : c’est vivre. Cesser de s’adapter, c’est se détruire.
Même une situation qui est stable depuis des années est susceptible de changer. Chacun d’entre nous éprouve de la crainte face au changement, car ce dernier apporte des inquiétudes face à l’avenir, à l’inconnu. Nous avons aussi peur de ne pas être à la hauteur pour gérer ce futur. Il nous faut donc développer des stratégies pour faire face aux changements. Nous n’avons pas le choix car le changement est normal et naturel : c’est une loi universelle.
S’opposer au changement, résister à l’évolution provoque une fatigue, une usure et parfois une souffrance. Par contre, s’ouvrir à la recherche de solutions d’avenir est une démarche qui appelle du positif avec le plaisir de découvrir et d’explorer.
Plutôt que réagir au changement, il nous faut agir dans le changement, ou plutôt simplement agir le changement, nous ne sommes pas le Créateur mais nous pouvons être co-créateur. L’adaptation est alors naturelle, elle accompagne le changement au point d’en faire partie.
Les seules qui doivent être gardées jalousement, ce sont les valeurs, nos valeurs qui sont déclinées dans notre charte.
Puissent ces réflexions ouvrir le débat !...
Bonne rentrée à tous,
Paul Charonnat, vice président.
LE JOURNAL DE L’ASSOCIATION ACCUEIL ET RELAIS – SEPT. 2009 – EDITO
Maison de retraite à Vaulx-Vraucourt (62)
Maison de retraite à Saint-Nicolas (62)
Maison de retraite à Villecresnes (94)
Structure de répit pour les aidants à Saint-Nicolas (62)
Maison d'Enfants à Bapaume (62)
Maison d'Enfants à Sainte-Catherine (62)
Maison d'Enfants à Oignies (62)
Centre Maternel à Achicourt (62)